Palais Garnier
18 avril 2013
Direction musicale: Marius Stieghorst à la tête de l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire.
D'Ores et Déjà; Chorégraphie de Nicolas Paul et Béatrice Massin.
Valentin Chou et des élèves de l'École de Danse.
La Nuit des Walpurgis; Chorégraphie de Claude Bessy d'après Léo Staats
Roxane Stojanov, Ida Viikinkoski, Perle Vilette, Adèle Belem, Célia Drouy et les élèves de l'École de Danse.
Aunis; Chorégraphie de Jacques Garnier.
Simon Valastro, Axel Ibot, Mickaël Lafon
Péchés de Jeunesse; Chorégraphie de Jean-Guillaume Bart
Roxane Stojanov, Mathieu Rouaux, Clémence Gross, Antoine Kirscher et les élèves de l'Ecole de danse.
Après le faste du gala de lundi, je me retrouve de nouveau à Garnier pour le spectacle annuel de l’école de danse. Ici, les prix ne sont pas majorés considérablement pour cause de gala, mais plutôt diminués : 56 euros la première catégorie. Et cela permet d’apprécier un spectacle de très bonne qualité, qui reflète le travail quotidien de ces élèves. L’ambiance y est bien différente que lors du gala. Ici c’est finalement le spectacle de fin d’année d’une école, et les parents, grands-parents sont bien présents dans la salle. Ainsi les grands-parents dans la loge voisine qui peinent à savoir où est leur petit rat de petit fils. Règne donc une très bonne ambiance, les applaudissements ne se font pas attendre, interrompant même parfois la pièce. Je me croirais presque en Russie où les applaudissements rythment le danseur !
Le programme est le même que lundi, sans le défilé ou la création Célébration, et le ballet Aunis est dansé par trois petits rats au lieu de membre du corps de ballet. Cette dernière pièce a d’ailleurs été placée avant Péchés de Jeunesse, ce qui rend une programmation plus intéressante, comme je le soulignais lundi dernier. Pour un détail plus précis des pièces, voir ma chronique de lundi.
Reprenons donc depuis le début avec D’Ores et Déjà, qui est décidément une bien belle œuvre. Si elle met un peu de temps à démarrer, cela ne fait qu’attirer encore plus l’attention du spectateur qui se laisse complètement entrainer. L’attente est la plus forte lors du solo en silence. On sait qu’il se passe quelque chose, mais quoi ? Pour la première fois un danseur essaie de mélanger ses gestes baroques et une gestuel plus contemporaine. Des portés de bras baroques, mais des roulades, des corps qui se déchirent. La fusion entre les deux est totale et s’accentue. Finalement, alors qu’un corps d’une dizaine de danseurs avance tout d’un coup, on pourrait y voir soit un groupe de West Side Story tout comme un ensemble de cavaliers dans un ballet de Noverre. Les élèves ont tous su canaliser leur stress, des plus jeunes au plus âgés pour nous livrer un spectacle bien unique.
En revanche, les filles de Walpurgis ont eu à nouveau les mêmes problèmes de stress que lundi, les deux premières solistes ne finissent toujours bien leur s variations, pourtant excellentes par ailleurs. Sinon le spectacle m’a paru aussi classique que la dernière fois, avec peut être une salle encore plus chaude. Pour les élèves de l’école, c’est ici le rêve du tutu blanc dans Garnier, la grande danseuse romantique.
Après ces deux œuvres qui veulent refléter le classique de l’école française, Elisabeth Platel a eu l’intelligence de passer à quelque chose de totalement différent, l’Aunis de Jacques Garnier. Cette pièce m’avait déjà enchanté lundi, ici j’ai vu trois garçons plutôt que les trois jeunes hommes de la dernière fois. Ils semblent encore plus flexible, s’imprégner totalement de ces danses folkloriques. Ils s’amusent, répondent à la musique qu’ils semblent parfois narguer mais qui les contrôle. Comme le public, je suis totalement captivé. Les applaudissements arrivent même avant la fin de la pièce !
Après un rapide entracte, je rentre en trainant des pieds dans ma loge pour revoir Péchés de Jeunesse de Jean-Guillaume Bart. Cette pièce m’avait bien ennuyé dans le programme du gala, mais là c’est bien différent. Peut-être ces danseurs étaient ils moins stressés devant un public d’amis et de membres de leurs familles que devant les mécènes. Compréhensible après tout.
Finalement, la pièce m’a semblé un peu longue pour les deux dernières parties, mais sinon j’ai fini par me laisser entrainer dans l’œuvre. La musique de Rossini m’a moins gêné, accompagnant les flâneries de ces danseurs en couple, qui flirtent ou forment de vraies relations. Les pas s’enchainent, techniques, subtils : le but est de montrer la maîtrise d’une vraie technique. Ce qui m’amuse le plus est lors des pirouettes d’un des garçons, particulièrement réussies, les bravos ne viennent pas de la salle mais des coulisses. Une très bonne ambiance règne définitivement dans Garnier, du grand escalier jusqu’au foyer de la danse.
Cette soirée a finalement été bien différente de la première, entre confirmation et amélioration, les élèves de l’Ecole sont toujours aussi travailleurs et professionnels.