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Milonga, Cherkaoui

Grande Halle de la Villette
27 novembre 2013

 

 

Décidement, j'ai du mal avec Cherkaoui! Son Boléro, que j'avais pu entre apercevoir lors de la soirée mixte du printemps dernier m'avait laissé de marbre alors que je repensais trop à Béjart. Je suis finalement sur que maintenant j'apprécierais la conception. Je suis en revanche assez certain de ne pas avoir cet avis sur ce Milonga. Au bout d'une demi-heure j'ai commencé à regarder ma montre.

 

Ce n'était toutefois pas comme pour le spectacle de la Trisha Brown Dance Company à la Ville où je me suis assoupi (et que j'ai préféré ne pas chroniquer), je regarde quand même le spectacle mais je ne suis pas séduit. Si la danse classique, moderne ou contemporaine me plait, c'est par l'effet esthétique qu'elle peut fournir ou son message et son intention, trois facteurs qui peuvent évoluer au cours de la pièce. Avec une danse de salon comme le tango, je n'ai pas vraiment d'évolution, à aucun niveau.

 

Le petit rat me souffle que si elle ne trouve pas cela jolie, elle aimerait pouvoir danser comme eux. Mais donc cela implique t-il forcément d'être habillé de cette façon? Les chemises noires déboutonnées jusqu'au nombril, ou alors les bretelles avec plumes, très peu pour moi. Quant aux femmes avec leurs robes à paillettes ou à strass, ca ressemble à des costumes de cabaret, mais sans l'aspect show du cabaret. Je trouve que ca ressemble aux photos des émissions de danse, comme Danse avec les Stars.

 

La danse en elle-même n'évolue pas et je ne réussis pas à sentir toute la sensualité qui se dégage entre les danseurs à travers ce regard ou ces mouvements du corps. Je l'avais bien plus ressenti chez Gades par exemple. Il n'y avait pas toutes ces fioritures de décors, costumes et installations techniques qui viennent plus noyer le propos que l'éclairer. Cherkaoui semble plus ici metteur en scène que chorégraphe réellement.

 

Dans ces installations, nous avons donc un danseur devant un écran où s'affichent des photos d'Argentine. Il réalise tous les gestes typiquement utilisés sur un ipad pour agrandir les photos, les décaler ou les repositionner. Puis nous avons une danseuse effrénée qui court sur place devant une vidéo qui nous fait visiter dans ce qui doit être Buenos Aires. J'ai un peu de mal. Ou encore cet écran de fond où sont projetés cinq ou six fois les figures des danseurs sur scène, avec un léger temps de retard.

 

Si cela s'était inscrit dans un tout, un ensemble qui m'aurait paru logique et évolutif, j'aurais pu l'apprécier. Là néanmoins je ne vois pas grand chose et tente d'apprécier indépendamment chaque scène. Certaines scènes font effectivement effet Danse avec les stars, on veut en foutre plein dans la vue du spectateur. Sauf que pour un balletomane aguerri le challenge est un peu trop haut. Si l'émotion ou l'impression de beau ne vient pas, c'est loupé.

 

Je retiens notamment un couple qui m'a bien plu par la simplicité de son propos, le rapport homme femme. Ils semblaient tour à tour s'aimer puis se détester, se trainant à la suite de l'autre puis se repoussant. Un pas de trois hommes donne également par la suite une belle force à l'ambiance, car il reste également dans la sobriété.

 

C'est finalement le début qui m'a le plus plu, avec son effet de masse dansante. Les couples se font et se défont dans un marasme incompréhensible, les corps se touchent, les regards ne suivent pas toujours les corps en mouvement. Puis quand la masse se dissipe, on retourne à l'individuel et au couple et ça devient terriblement lassant.

 

La musique, pour finir, reste toujours un bon moyen de repli en cas de lassitude.

 


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