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Channel: La Loge d'Aymeric
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LA Dance Project

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Théâtre du Châtelet

25 mai 2013, 15h

Reflections ; Chorégraphie : Benjamin Millepied ; Musique : David Lang ; Piano : Andrew Zolinsky; Danseurs : Amanda Wells, Morgan Lugo ; Nathan Makolandra ; Julia Eichten ; Charlie Hodges

Winterbranch ; Chorégraphie : Merce Cunningham ; Musique : La Monte Young ; Lumières : Beverly Emmons d’après Robert Rauschenberg ; Danseurs : Aaron Carr, Rachelle Rafailedes ; Amanda Wells ; Nathan Makolandra ; Julia Eichten ; Morgan Lugo

Quintett ; Chorégraphie : William Forsythe ; Musique : Gavin Bryars ; Danseurs : Rachelle Rafailedes ; Nathan Makolandra ; Charlie Hodges ; Morgan Lugo ; Julia Eichten

 

Qu'il le veuille ou non, Benjamin Millepied m'a posé une question cette après midi au Châtelet: qu'est ce que j'attends de la danse? Première question du ballettomane aguerri, mais surtout celle qu'il tente de repousser le plus loin possible. Je n'ai toujours pas de réponse mais par élimination d'ici une ou deux décennies ça devrait être bon. Et encore.

 

C'était la soirée Vip du moment, et j'aurais bien aimé savoir qui était là pour le seul nom de Millepied, ou même de Portman, sans même avoir regardé la programmation. C'est le show qui a apporté ces chorégraphies de ce côté-ci de la place du Châtelet. Forsythe, et surtout Cunningham, je les aurais plutôt vus au Théâtre de la Ville. Et le public n'avait pas l'air bien préparé à ce type de spectacle.

 

La pièce de Millepied était creuse mais dansée, celle de Cunnigham réfléchie mais pas dansée. Il faut attendre le Forsythe pour arriver au correct équilibre entre les deux.

 

Reflections est un reflet de ce que représente Los Angeles pour moi: une mégapole américaine qui bouge beaucoup.... et parfois trop. Commençons donc par ce décor qui semble tirer d'un univers pop art warholien, une écriture blanche massive sur un panneau rouge qui occupe le fond de scène et la scène elle même où sont inscrits: Stay, me think, think, of you. Je m'efforce de trouver un parallèle avec la danse, mais non.

 

Les mouvements s'enchainent, vaguement amoureux, peut être même violents de temps en temps, mais aucun sentiment ne ressort. Je ne suis happé dans aucune atmosphère. Tout au plus le solo de Charlie Hodges me plait, avec une certaine écriture de Forsythe justement, mais nous retournons rapidement dans des duos qui se trainent, s'enlacent, sans raison apparente. À travers la danse, Millepied ne s'est pas mis au service du spectateur.

 

Chez Cunningham en revanche, c'est la danse qui prend le dessus et le spectateur est résigné à un rôle tout à fait passif, voire de souffrance. Que la lumière soit éteinte ou allumée, les danseurs bougent, indépendamment du public. La lumière, elle, danse, les lampes de la salle s'allument une fois, puis c'est un projecteur qui semble tourner sur la scène, tel un projecteur de sécurité qui patrouille autour d'un site protégé.

 

Malheureusement je m'efforce de trouver une image, un semblant de fil rouge dramaturgique, même si je me dis bien que ce n'est pas le but du chorégraphe. Mais quand d'un coup la salle silencieuse s'ambiance d'un bruit grinçant qui semble mélanger une sirène avec des cris de chien, je vois dans ces corps qui s'animent une fratrie qui semble s'échapper. Mais tout parait désespéré et on assiste à la décomposition de leurs mouvements avant leur réunion finale.

 

En réalité, j'avais eu tellement d'appréhension devant ma première pièce de Cunningham en novembre que je m'étais préparé à tout. Winterbranch n'a rien à voir avec Un Jour ou Deux, une pièce 'dansée', mais j'ai été ici attiré dans un certain univers qui ne m'a pas laissé indifférent. Et donc malgré certes l'absence de danse à proprement parler, et les huées de la salle, cette pièce m'a plu.

 

Avec Quintett néanmoins, j'arrive à une pièce qui mélange tout ce qu'il faut pour une réussite. Les mouvements de Forsythe que j'avais découverts entre autres lors de la soirée des Fêtes à Garnier me plaisent toujours autant. Depuis que j'ai vu les DVD La Danse au Travail sur Forsythe et sur Guilhem, j'avais hâte de découvrir plus de pièces du chorégraphe.

 

Toujours un langage qui s'apparente tant au classique, placé ici sur la super musique de Bryars ‘Jesus’ Blood Never Failed Me Yet’, et auquel il rajoute une dose d'humour, des faux gestes, des frappes, pour nous livrer toujours autant de légèreté et de vie sur scène. Les danseurs semblent tout à fait à leur aise dans ce répertoire notamment via les six o clock de Rachelle Rafailedes et les lignes de Makolandra. Je ne sais pas ce que cette pièce me raconte, mais je ne réussis pas à en détacher mon regard, et c’est ce qu’il me faut pour de la danse.

 


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